Analyse des options et consultation

    Pourquoi analyser les solutions d’approvisionnement?

    En 2018, nous avions évalué que le scénario de raccordement au réseau principal au moyen de câbles sous-marins était la meilleure solution, sur les plans tant économique, technique et environnemental que social. 

    À la lumière des résultats des analyses réalisées, il n’est plus évident pour nous que le raccordement est la meilleure solution sur les plans techniques et économiques. Ainsi, en entreprise socialement responsable, nous jugeons aujourd’hui qu’il est opportun de parfaire notre analyse des autres options possibles afin de les comparer au projet de raccordement et de réaliser le meilleur projet pour la transition énergétique des Îles-de-la-Madeleine.


    Quel poids donne-t-on à chacun des critères?

    Il est prématuré de définir clairement la pondération de chaque critère. La démarche actuelle nous permettra de brosser un portrait de chaque option selon les quatre critères qui guident notre analyse. L’analyse des différentes contraintes nous orientera vers le meilleur projet pour réaliser la transition énergétique des Îles.

    Est-ce que l’étude des solutions de rechange inclut l’approvisionnement électrique de l’Île-d’Entrée?

    Ce n’est pas dans le mandat actuel. 

    Bien que la conversion de la centrale de l’Île-d’Entrée se fera ultérieurement, nous croyons que les citoyens pourraient vouloir transmettre leur avis.  Ils recevront le bulletin d’information au même titre que les citoyens de l’archipel et sont invités à participer à la consultation.

    Est-ce qu'il serait possible que les Îles soient 100 % autonomes énergétiquement sans recours à la centrale?

    La mission première d’Hydro-Québec est de fournir à tous les Québécois une alimentation en électricité fiable et sécuritaire. Afin de réaliser cette mission, nous devons compter sur une source d’énergie principale. 

    Un scénario où l’archipel serait 100 % autonome, sans recours à la centrale, représenterait des coûts et un défi technique majeurs.

    Est-ce que certaines options auront pour conséquence de retarder le calendrier de réalisation et la transition énergétique aux Îles-de-la-Madeleine?

    Notre horizon de réalisation demeure 2025. Il est important de mentionner que, peu importe l’option retenue, celle-ci fera l’objet d’une démarche de projet complète incluant, notamment, des études environnementales et des relevés techniques.

    Quand et comment le public sera-t-il consulté?

    La consultation du public aura lieu du 22 octobre au 20 novembre 2020. Les citoyens pourront y participer de différentes façons. 

    D’abord, nous invitons les gens à se rendre sur la plateforme de consultation en ligne pour s’informer sur les différentes options, les commenter et poser leurs questions à l’équipe. 

    Les gens recevront aussi un bulletin d’information par la poste. Ce bulletin fournira les coordonnées afin de nous joindre par courriel ou par téléphone pour les personnes qui préfèrent cette méthode. 

    Il y aura également un sondage téléphonique auprès d’environ 750 résidents de l’archipel. 

    Nous suivons également la situation de la pandémie de près. Si c’est possible, nous nous rendrons également sur le terrain pour aller à la rencontre des gens.


Situation actuelle

    Pendant combien de temps encore la centrale peut-elle être utilisée?

    La centrale thermique des Îles-de-la-Madeleine, inaugurée en 1991, utilise du mazout pour faire fonctionner ses six moteurs de 11 MW chacun. Ces moteurs ont fonctionné plus de 111 000 heures en moyenne depuis la mise en service de la centrale.

    La transition énergétique aura pour effet de réduire considérablement l’utilisation des moteurs de la centrale. La pérennité n’est donc pas un enjeu :

    • Selon une hypothèse conservatrice appuyée par une analyse comparative de moteurs identiques à Madère (Portugal), ces moteurs peuvent fonctionner pendant 180 000 heures.
    • Nos équipes spécialisées réalisent en continu une maintenance exemplaire de tous les composants de la centrale, y compris en remplaçant les équipements désuets.


    Quelle est la contribution de la centrale au bilan de GES d'Hydro-Québec?

    La centrale thermique des Îles-de-la-Madeleine génère 40 % des émissions de GES d’Hydro-Québec.

Emplois et retombées économiques

    Qu’adviendra-t-il des emplois à la centrale selon l’option choisie?

    Hydro-Québec réitère son engagement de maintenir le niveau d’emploi dans l’archipel. Hydro-Québec vise à mettre en place aux Îles-de-la-Madeleine des activités durables pour assurer la pérennité des emplois.

    Est-ce que vous vous engagez à maintenir le même niveau de retombées économiques indirectes?

    Hydro-Québec réitère son engagement de maintenir le niveau d’emploi. 

    Pour les retombées économiques indirectes, il est trop tôt pour s’avancer. Lorsque la solution sera choisie, nous évaluerons les impacts réels sur l’activité économique des Îles et nous prendrons alors les décisions requises. 

    Il est important de rappeler que, peu importe la solution retenue, la transition énergétique s’échelonnera sur plusieurs années. Nous aurons le temps de nous préparer et de nous ajuster à la nouvelle situation.

    Est-ce que le PUEÉ serait éliminé même avec un scénario autre que le raccordement?

    Peu importe la solution retenue pour l’approvisionnement en électricité de l’archipel, l'objectif d’éliminer graduellement le Programme d’utilisation efficace de l’énergie (PUEÉ) est maintenu dans un souci de réduire les émissions de GES sur le territoire.

    Hydro-Québec entend-elle s'approvisionner en combustible (GNL, biomasse ou carboneutre) auprès de fournisseurs québécois?

    Pour le moment, il est trop tôt pour déterminer avec précision la provenance des différents combustibles prévus dans les options. Nos démarches sont en cours pour analyser les possibilités, leurs avantages et leurs inconvénients.

Options à l'étude

    Est-ce que le projet de raccordement au moyen de câbles sous-marins est suspendu ou les travaux se poursuivent ?

    Le projet de raccordement au moyen de câbles sous-marins à partir de la Gaspésie est présentement en phase d’avant-projet et demeure l’option privilégiée par Hydro-Québec pour l’approvisionnement en électricité des Îles-de-la-Madeleine. 

    Nous terminons présentement l’analyse des relevés marins et terrestres effectués à l’été 2019. Au cours des prochains mois, nous préciserons le tracé des câbles pour les portions marine et terrestre et nous poursuivrons l’étude d’impacts sur l’environnement. 

    L’analyse des autres solutions possibles se fait en parallèle.

    Qu’adviendra-t-il du câble de télécommunication qui doit être installé avec les câbles sous-marins?

    Le projet de raccordement au réseau principal au moyen de câbles sous-marins demeure notre option privilégiée. Le projet inclut un câble de fibre optique pour les besoins d’Hydro-Québec. L’installation d’un câble de télécommunication avec les câbles sous-marins pour les besoins communautaires n’est donc pas écartée.

    Est-ce que les Îles-de-la-Madeleine pourraient être alimentées uniquement par l’énergie éolienne?

    L’éolien étant une énergie intermittente, il faut mettre en place des systèmes (batteries, roue d’inertie, etc.) qui permettent de réduire l’impact des fluctuations de cette énergie sur la livraison d’électricité aux clients. 

    Pour faire face à la pointe hivernale, il faudrait installer un nombre important d’éoliennes et des systèmes de stockage imposants. 

    L’espace limité et le milieu fragile des Îles-de-la-Madeleine ne permettent pas un tel projet.

    Pourriez-vous partager une carte représentant plus précisément les sites à l’étude pour l'option éolienne?

    L’identification de zones potentiellement propices au développement éolien est fondée sur un processus d’inventaire et de cartographie des contraintes techniques et environnementales, de même que des éléments sensibles cités dans les outils municipaux de planification. Les contraintes considérées dans ce processus sont :

    Contraintes environnementales ou zones à exclure

    • Aires protégées
    • Habitats fauniques et floristiques protégés
    • Milieux hydriques et zone tampon de 50 m
    • Zone tampon de 500 m des habitations


    Éléments sensibles ou zones à éviter

    • Milieu humide
    • Milieu dunaire – affectation conservation
    • Boisés – affectation conservation
    • Culture spécialisée
    • Lieux touristiques valorisés
    • Îles inhabitées – affectation conservation


    Contraintes techniques ou zones à exclure

    • Zones d’érosion avec une zone tampon de 100 m
    • Aire d’approche de l’aéroport, 6 km
    • Zone tampon pour la sécurité des routes (150 m route régionale, 50 m route locale)
    • Zone tampon minimale pour le réseau électrique (équivalente à la hauteur totale de l’éolienne)
    • Zone tampon minimale pour l’interférence avec les tours de télécommunication (équivalente à la hauteur totale de l’éolienne)
    • Terrain avec pente supérieure à 30 %
    • Terrain à faible capacité portante


    Les cartes ci-dessous présentent les principales contraintes environnementales répertoriées à ce jour pour les zones d'étude de Dune-du-Nord et de Havre-Aubert.

    Contraintes environnementales pour la zone d'étude de Dune-du-Nord


    Contraintes environnementales pour la zone d'étude de Havre-Aubert


    La zone d’étude de la Dune-du-Nord se situe dans le prolongement nord-est du parc éolien de la Dune-du-Nord présentement en construction. Elle mesure environ 60 hectares. Bien qu’entièrement couverte de contraintes environnementales et d’éléments ayant une forte sensibilité, notamment la présence d’habitats fauniques et floristiques protégés, la présence de nombreux milieux humides et l’affectation « conservation » applicable à tout le milieu dunaire, la zone d’étude de la Dune-du-Nord a déjà fait l’objet d’une autorisation gouvernementale pour y ériger et y exploiter un parc éolien. Par conséquent, la zone d’étude de la Dune-du-Nord est considérée dans le cadre de la présente étude pour évaluer la faisabilité du développement de parcs éoliens potentiels. 

    Est-ce qu’une résidence peut couvrir la totalité de sa consommation d’électricité à l’aide de panneaux solaires installés sur son toit?

    Au Québec, une maison isolée de grandeur moyenne se chauffant à l’électricité consomme environ 25 000 kWh par année. Il faut jusqu’à 70 panneaux solaires pour répondre à la demande d’énergie d’une telle maison. Or, l’espace nécessaire pour l’installation de 70 panneaux solaires représente l’équivalent des deux tiers d’un terrain de tennis, soit plus que la surface du toit. 

    À cela s’ajoutent les équipements de stockage permettant de consommer l’énergie accumulée dans la journée durant la nuit. 

    De plus, pour avoir une production optimale, les éléments d’optimisation suivants sont à prendre en considération :

    • L’orientation plein sud des panneaux
    • L’angle d’inclinaison des panneaux
    • L’absence d’ombre sur les panneaux (arbres, immeubles voisins, etc.)


    Ainsi, il est peu probable que l’installation de panneaux solaires puissent couvrir la totalité de la consommation d’une maison chauffée à l’électricité. 

    Toutefois, il est possible de réduire la consommation et de profiter des avantages de cette énergie lors de sa production optimale, soit en été.

    Quels sont les risques associés à l’utilisation du GNL comme carburant?

    La priorité d’Hydro-Québec est et sera toujours la sécurité. Ainsi, peu importe l’option retenue, les installations qui seront mises en place seront sécuritaires et respecteront les exigences les plus strictes en vigueur.

    Est-ce que vous tenez compte des émissions indirectes de GES liées à cette option, notamment ceux émis lors de l’extraction?

    Le gaz naturel liquéfié étant un combustile fossile, nous sommes conscients que cette option implique des émissions de GES à l'étape de l’extraction. À ce stade de notre démarche, nous tenons  principalement compte de la réduction des émissions directes de GES. 

    La solution retenue fera par la suite objet d’un projet complet impliquant des études environnementales exhaustives. 

    Pour le moment, nous cherchons à connaître l’avis de la population sur cette option d’alimentation.

    Pourquoi avoir inclus l’option du GNL alors qu’un important débat se déroule au Québec à propos de cette source d’énergie?

    Nous voulons justement connaître l’avis de la population des Îles à propose de cette option. La démarche en cours vise à faire un portrait complet des différentes options possibles. Ce portrait vise les volets autant économique, technique et environnemental que social.

    Pourrions-nous utiliser les déchets générés aux Îles-de-la-Madeleine pour produire de l’énergie?

    Le projet de combustion des déchets de l’archipel pour la production d’électricité a été analysé à quelques reprises. Le volume de déchets générés localement ne permet de générer qu’environ 1 MW d’énergie, ce qui n’est pas suffisant pour répondre à la demande.

    L’industrie vante les mérites du gaz naturel renouvelable. Croyez-vous qu’il pourrait s’agir d’une solution d’avenir?

    Pour le moment, il est prématuré de se prononcer sur le potentiel de l’option du gaz naturel renouvelable. Ce combustible fait partie de nos analyses et nous en ferons un portrait en fonction de nos quatre critères, comme pour les autres options.